Et toi, tu fais quoi? Moi? Je fais de la D.A...

Aujourd'hui, tout le monde est un peu D.A vous ne trouvez pas?… Mais que reste-t-it vraiment de la vraie direction artistique ?

ll fut un temps où être Directeur Artistique signifiait quelque chose de très précis. Un équilibre subtil entre vision, exécution et stratégie, où l'on sculptait l’image d’une marque avec une rigueur et une sensibilité dignes des plus grands couturiers du verbe et de l’image. Aujourd’hui, le terme est partout. Un compte Instagram bien agencé ? “J’ai fait la D.A.” Un moodboard Pinterest aligné ? “C’est mon côté D.A.” À ce rythme, même ma grand-mère pourrait prétendre au titre.

Alors d’où vient cette fonction, et pourquoi tout le monde veut s’en accaparer ?

Retour aux origines : la D.A., un poste-clé du luxe et des médias

Dans l’univers de la mode, du luxe et des médias, la Direction Artistique a toujours été l’affaire des plus grands visionnaires. Fabien Baron chez Harper’s Bazaar, Ezra Petronio pour Self Service, Hedi Slimane chez Celine… Ces esprits brillants n’ont pas seulement “fait de belles images”. Ils ont sculpté l’identité même des marques et des médias qu’ils dirigeaient.

Dans la mode, la D.A. a longtemps été l’extension naturelle du directeur de création. Chez Chanel, Karl Lagerfeldn’était pas seulement un créateur de collections, il construisait un langage visuel global : des campagnes aux défilés, en passant par le merchandising et même les vitrines. Aujourd’hui, Matthieu Blazy chez Bottega Veneta ou Anthony Vaccarello chez Saint Laurent suivent cette même lignée, en pensant leurs collections comme des chapitres d’une même histoire visuelle.

Mais ce rôle ne se limite pas aux podiums. Chez Apple, c’est le design produit et la communication ultra léchée qui en font une marque culte. Chez Glossier, Emily Weiss a imposé un minimalisme rose millennial qui a redéfini le skincare. Partout où l’image joue un rôle clé, la direction artistique est la pierre angulaire de la désirabilité.

Tout le monde est D.A… vraiment ?

Le problème, c’est que le titre s’est dilué. Aujourd’hui, dans une ère où la culture du visuel est omniprésente, où les algorithmes dictent les tendances et où chacun peut créer son esthétique en deux clics sur Canva, tout le monde veut sa part du gâteau. Résultat : la direction artistique devient un concept flou, vidé de son essence.

Un feed Instagram bien rangé, est-ce de la D.A. ?Un joli packaging, est-ce de la D.A. Un filtre VSCO sur une série de photos, est-ce de la D.A. ?

La réponse est… pas vraiment. Parce que la vraie direction artistique ne se résume pas à une esthétique. Elle est avant tout une réflexion stratégique, une vision globale, une façon d’ancrer une marque dans une narration visuelle cohérente et forte.

Pourquoi chez Agence Madame, on préfère parler de Direction Créative ?

Parce que la Direction Artistique, seule, ne suffit plus. Aujourd’hui, l’image doit raconter, interpeller, s’adapter aux formats, aux algorithmes, aux nouvelles attentes des consommateurs. L’esthétique sans stratégie, c’est joli, mais c’est creux.

À l'agence, nous ne nous contentons pas de “faire du beau”. Nous construisons des identités de marque, nous insufflons un ADN, nous mettons en scène une signature qui se décline sur tous les supports.

Une image de marque n’est pas qu’un joli logo, c’est un univers visuel et narratif qui se déploie avec cohérence. Une campagne ne se limite pas à une belle photo, c’est une histoire qui capte l’attention et reste en mémoire. Un shooting, ce n’est pas juste une belle composition, c’est un message que l’on traduit en images.

La Direction Créative, telle qu’on la conçoit, c’est penser au-delà du visuel. C’est créer du sens, des émotions, une vraie valeur ajoutée qui dépasse le simple cadre esthétique. Et ça, ce n’est pas un filtre Instagram qui peut le faire.

Alors, c’est quoi être D.A. en 2025 ?

C’est être un architecte de l’image et du message. Un équilibre entre créativité et stratégie, entre beauté et impact, entre vision et adaptation. C’est ce que nous faisons chaque jour chez Agence Madame, en accompagnant les marques pour qu’elles ne se contentent pas d’exister, mais qu’elles marquent les esprits.