Le grand retour du mystère : et si les marques en disaient moins ?
- Sarah Sied
- 23 févr.
- 1 min de lecture

À l’ère du trop-plein, le silence devient un statement.
On vit dans un monde où tout est teasé, annoncé, décortiqué avant même d’exister. Chaque nouvelle campagne est précédée d’un compte à rebours, chaque produit est spoilé dans 14 reels différents avant même son lancement, et chaque pub nous explique – avec schéma 3D et testimonial émotionnel – pourquoi on devrait s’extasier. Bref, on nous force à être excités.
Et puis, il y a celles et ceux qui font autrement. Beyoncé qui drop un album country sans promo. Bottega Veneta qui quitte les réseaux sociaux sans prévenir. Jacquemus qui tease une collab avec une simple story “?” et aucun visuel. Résultat ? On est en alerte maximale.
La nouvelle hype, c’est de ne rien dire.
Les marques qui distillent au compte-goutte, qui laissent planer un doute, qui n’expliquent pas tout, créent une tension presque addictive. Elles jouent sur la curiosité, l’anticipation, voire même le manque. Scarcity is sexy.
C’est psychologique : quand on a trop d’infos, on filtre. Quand on n’a pas d’infos, on comble les trous avec notre imagination. Résultat ? On s’approprie l’histoire.
La vraie question : pourquoi tout le monde ne le fait pas ? Parce que ça demande de la confiance, du charisme, et une fanbase engagée. On ne disparaît pas du digital ou on ne tease pas avec un simple point d’interrogation sans une image de marque ultra-puissante derrière. Mais quand c’est bien fait, ça marche. Parce que, comme en amour, ce qu’on ne peut pas avoir tout de suite devient encore plus irrésistible.
Et si on apprenait à se taire un peu ?
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